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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 17:55
RAPPEL:

Mercredi(16 décembre), Vendredi(18 décembre) et Samedi(19 décembre) des quatre-temps d'hiver.

Jours de Jeune et d'abstinence.


vierge_marie.jpg
Et pourquoi donc?


La liturgie romaine connaît depuis très longtemps, à côté du cycle annuel, un cycle trimestriel, en ce sens que, dans chacune des quatre saisons de l'année, il y a une semaine particulièrement distinguée dite des Quatre-Temps. Trois jours de cette semaine, le mercredi, le vendredi et le samedi, sont fixés comme jours de jeûne et pourvus d'un formulaire propre, qui montre encore des traits antiques.

Il nous reste du pape saint Léon le Grand une série de sermons pour les Quatre-Temps. Le dimanche qui précède la semaine des Quatre-Temps, il parle de la signification de la pénitence et du jeûne, et il termine par cette invitation : « Nous jeûnerons donc le mercredi et le vendredi, quant au samedi nous veillerons tous ensemble près de saint Pierre ».

Nous savons par les Ordines romains que, dans le haut moyen âge, tous les trois jours avait lieu, comme introduction à l'office divin, une procession de pénitence (collecta), tout comme en certains jours du Carême. Dans la nuit du samedi au dimanche, il y avait une vigile complète. Aussi ces samedis s'appelaient-ils, dans les livres liturgiques du haut moyen âge, sabbatum in XII lectionibus. On lisait, comme à Pâques, douze péricopes spécialement choisies de la Sainte Écriture. Chacune se terminait par un chant responsorial et une oraison. Les six leçons que notre Missel comporte encore avant l'Évangile des samedis des Quatre-Temps, avec le Flectamus genua et l'oraison qui les suivent chaque fois, en sont un vestige. La messe dite après les lectures valait pour le dimanche. Dans certains des plus anciens manuscrits liturgiques, se trouve cette annotation : Dominica vacat, c'est-à-dire le dimanche n'a pas de messe propre. Toutefois, à partir du VII° siècle, un formulaire de messe fut généralement ajouté.

Les opinions diffèrent relativement à l'origine des Quatre-Temps. G. Morin a voulu y voir les jours de fête de la moisson de la Rome antique, qui avaient lieu trois fois par an : à l'époque de la semaille, à la moisson et à la vendange. Bien que les chrétiens se soient gardés d'accepter des formes du culte païen, ils ont pu conserver des époques de prières qu'ils avaient observées déjà lorsqu'ils étaient païens. En outre certains indices montrent que tout d'abord le christianisme a observé non pas quatre, mais trois semaines. À la place des Quatre-Temps de printemps, eut lieu, de bonne heure, la préparation à la fête de Pâques.

Toutefois l'influence de l'usage antique demeure pure conjecture. Peut-être S. Léon le Grand n'a-t-il pas tort de faire remonter les Quatre-Temps à une origine apostolique ; il semble même que le judaïsme antérieur au christianisme connaissait un usage analogue. Chez le prophète Zacharie (8, 19), il est question d'un « jeûne du quatrième, du cinquième, du septième et du dixième mois » et, dans les textes hébreux de la mer Morte, découverts en 1947, il est question de prières spéciales pour les trois (ou quatre) saisons.

Mais en tous les cas l'Église romaine a donné à cet usage une empreinte nouvelle. Nous pouvons distinguer trois éléments dans les Quatre-Temps : les Quatre-Temps étaient des semaines de recueillement spirituel revenant une fois tous les trimestres. Aussi, durant ces semaines, on jeûnait plus rigoureusement et au jeûne était jointe la prière. On devait aussi pratiquer avec une ferveur particulière les oeuvres de miséricorde et donner aux pauvres ce qu'on avait épargné par le jeûne.

Ensuite on voulut, aux Quatre-Temps, remercier Dieu pour la moisson ou demander la bénédiction divine sur les semailles. Les Quatre-Temps de la Pentecôte correspondaient à la moisson, ceux de l'automne à la vendange et ceux d'hiver à la récolte d'huile. On aimait à rappeler à cette occasion les paroles du psaume où il est question du froment, du vin et de l'huile (4, 8). De nombreuses peintures des catacombes montrent du reste combien les chrétiens de Rome vivaient avec la nature et avec les saisons.

Enfin, à partir du pape Gélase Ier, les vigiles des Quatre-Temps devinrent les jours de collation des ordres majeurs. Dans une ordonnance de 494, Gélase prit cette décision : Les prêtres et les diacres ne seraient plus ordonnés qu'au cours de la vigile nocturne du samedi de ces quatre semaines de jeûne et, en outre, au cours d'une semblable vigile de la semaine située au milieu du Carême [Note]. Ce sont les mêmes dates qui, avec la vigile pascale, sont encore prescrites aujourd'hui (canon 1006). Elles paraissaient particulièrement appropriées au but mentionné, parce que la semaine qui les précédait représentait la meilleure préparation pour les candidats à l'ordination comme pour le peuple. Une prescription du Capitulare ecclesiastici ordinis franco-romain (milieu du VIII° siècle) montre combien on attachait de valeur à cette relation de l'ordination avec la vigile : Si la semaine des Quatre-Temps au début du Carême ne tombe pas dans le mois de mars, il faut faire les ordinations plus tard, mais alors en observant le mercredi et le vendredi de la même manière et en lisant « 12 leçons le samedi » puis on ferait l'ordination. C'est, au fond, la même idée qui se trouve dans le canon 1001, prescrivant aux candidats aux ordres majeurs de se préparer durant six jours par une retraite à leur ordination. Seulement, autrefois, le peuple chrétien aussi devait participer à ces exercices spirituels préalables.

Les semaines des Quatre-Temps ont disparu, au cours des derniers siècles, de la pratique chrétienne, surtout là où le jeûne ne fut plus prescrit. À la fin du moyen âge, les jours des Quatre-Temps étaient encore comme des fêtes d'obligation, où l'on devait s'abstenir des oeuvres serviles. Les dimanches des Quatre-Temps étaient des jours consacrés au souvenir des défunts. Aujourd'hui encore il y a des paroisses, dans le Tyrol par exemple, où ces dimanches se distinguent par une réception presque générale des sacrements et par des prières spéciales pour les défunts. Et si ailleurs on pense durant ces jours au sacerdoce et prie pour de bons et dignes prêtres, cela aussi répond parfaitement au sens que l'antiquité chrétienne attachait aux Quatre-Temps.

Note. C'est la semaine désignée à Rome comme (septimana) mediana. Le formulaire d'une vigile complète, ce samedi-là, n'a pas été conservé. Mais le formulaire de la messe du dimanche (notre dimanche de la Passion) montre encore de frappantes allusions au sacerdoce : la leçon (Hébreux 9, 11-15) et le verset de la Communion (I Corinthiens 11, 24) avec cet ordre : « Faites ceci en mémoire de moi ». -- Parmi les formulaires de Quatre-Temps, celui du Carême fait nettement allusion à la collation des ordres. Il y est question de la participation du Seigneur et des servi tui ; cf. la même expression au canon de la messe. Février était à Rome, depuis le VI° siècle, la date préférée pour les ordinations.

[La Liturgie de l'Église romaine, J. A. Jungmann, SJ., 1957]

 



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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 13:05
Les bienfaits de la soutane



Liturgie tridentine - Doctrine
10-02-2007

Repris de la Lettre aux Amis et Bienfaiteurs du séminaire St-Curé-d'Ars N° 61 par M. l'Abbé Patrick Troadec, Directeur, Le 25 janvier 2007

Les bienfaits de la soutane

Voici comment on s'adressait aux séminaristes lorsqu'ils prenaient la soutane. A méditer à une époque où le symbole n'est l'apanage que de la publicité commerciale!


"Je pense qu’aujourd’hui, du haut du ciel, les anges, qui eux aussi assistent à cette cérémonie, que les saints du Ciel, et en particulier tous ceux qui parmi vos parents, vos amis ont déjà rejoint la demeure éternelle du Père, se réjouissent avec nous, et sont en action de grâces à la pensée que, aujourd’hui, vous allez revêtir, mes chers amis, Notre Seigneur Jésus-Christ.


La soutane est une prédication.

Vous êtes venus au séminaire à la rencontre de Notre-Seigneur et aujourd’hui, vous voulez que cela soit signifié par un signe extérieur, qui va désormais marquer aux yeux du monde que vous êtes attachés à Notre-Seigneur pour toujours, et que vous désirez le prêcher, le manifester. Vous voulez manifester votre attachement à Notre Seigneur Jésus-Christ, manifester votre foi en la Rédemption de Notre-Seigneur venu en ce monde. Vous avez raison, mes chers amis : vous serez les hérauts de Notre Seigneur Jésus-Christ, vous le prêcherez rien que par votre habit, rien que par votre attitude. Ce sera là une prédication excellente pour tous ceux qui vous rencontreront.

On raconte dans la vie de saint François d’Assise, qu’au moment où François d’Assise s’en allait prêcher dans les bourgs, dans les villages, il se faisait accompagner de frère Léon, et un jour il dit à ce frère : « Venez, nous allons prêcher ». Et voici que saint François sort avec le frère Léon et traverse la ville d’Assise et il demeure dans le silence complet. Pas un mot ne sort de sa bouche ; et il retourne au couvent. Frère Léon lui demande :

« Mais, Frère François, vous aviez dit que nous allions prêcher, et nous n’avons rien dit ! ». « Eh bien, lui répond saint François, nous avons prêché par notre habit. En circulant dans la ville d’Assise avec nos habits, nous avons prêché l’Évangile ».

Mes chers amis, c’est ce que l’Église vous demande ici : prêcher l’Évangile, simplement par votre habit qui manifeste justement ce détachement des choses de ce monde pour vous attacher à Notre Seigneur Jésus-Christ.


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La soutane est une clôture.

J’insisterai particulièrement, comme le manifestent les prières que dans quelques instants l’évêque va réciter sur vous au nom de l’Église, sur les dispositions intérieures que vous devez avoir pour recevoir les grâces qui vont vous être données par le revêtement de la soutane.

On pourrait comparer la soutane d’une certaine manière à une clôture. Oui, vous allez vous clôturer, vous retirer en quelque sorte dans un ermitage. Désormais votre âme sera séparée du monde, comme le disent les prières : « des embarras du monde et des désirs du siècle, de tout aveuglement spirituel et humain » , vous allez éviter cet aveuglement non seulement spirituel mais même humain que donne le monde du péché, le monde en tant qu’il est soumis aux influences de Satan. La sainte Église utilise le terme « humain » , tant il est vrai que, lorsqu’on n’a plus la lumière de Notre Seigneur Jésus-Christ, on perd aussi le sens commun, l’intelligence toute simple, toute droite du réel, de la vérité.



La soutane, symbole du Corps de Jésus crucifié.

Le revêtement de la soutane pourrait avoir un caractère d’austérité, de renoncement, de pénitence, d’abnégation. C’est vrai, mais y a-t-il opposition entre ce caractère austère et la lumière que Notre Seigneur Jésus-Christ est venu nous apporter ? Bien sûr que non, bien au contraire ! Notre-Seigneur l’a dit à vous qui allez revêtir la soutane : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt, 5, 14) ; « Vous êtes le sel de la terre » (Mt, 5, 13). Et on ne met pas la lumière sous le boisseau ; elle doit éclairer tous ceux qui entourent et chasser les ténèbres. Et le sel ne doit pas s’affadir ; il doit donner du goût aux aliments. Tout cela a une signification toute spirituelle. Notre Seigneur Jésus-Christ a voulu lui aussi revêtir un vêtement d’austérité, et ce vêtement, c’est son corps crucifié. La Croix est notre lumière, et c’est cela que vous apprenez ici, au séminaire .

Lorsque vous circulerez dans les rues de vos villages, de vos cités, vous prêcherez le sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ. Aujourd’hui plus que jamais, on a besoin de cette prédication. Jamais comme aujourd’hui on a rejeté la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ : on a détruit l’autel du sacrifice, on détruit les croix, on ne sait plus ce que signifie le sacrifice de la messe. Alors précisément, puisque cette idée du sacrifice disparaît partout dans la vie des hommes, il faudra que vous la manifestiez. Les hommes ont besoin de cette Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ. « Dans la croix le salut ». Par conséquent, en prêchant la Croix par votre habit, vous prêcherez le salut de l’humanité.


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La soutane, signe d’espérance.

Vous serez aussi un signe d’espérance. Le monde se meurt de désespérance, de désespoir car on veut enfermer les hommes dans le milieu d’ici-bas. On veut leur fermer les horizons spirituels pour les enfermer dans cette prison des hommes entre eux, de cette masse humaine qui ne sait plus où elle va, ce qu’elle fait, ni ce qu’elle pense. On veut les assoiffer des biens de ce monde afin qu’ils ne pensent plus à Dieu, ni aux biens spirituels, ni à la vie éternelle.

Eh bien, vous serez le signe de cette espérance, car votre soutane est le signe de l’abandon des choses du monde pour l’attachement aux choses célestes et aux choses spirituelles. Or l’espérance consiste précisément à fixer notre regard sur les biens éternels. Vous marchez les yeux fixés sur la vie éternelle, et cela les gens le savent, les gens le comprennent.

En faisant cela, vous leur ferez du bien, vous les soulagerez, vous leur montrerez que la véritable liberté ne consiste pas à vivre enfermé dans ce monde, bien au contraire ! C’est là le signe de l’esclavage. La liberté consiste à se libérer des choses du monde, pour s’attacher aux biens éternels. Vous chantez le soir à complies : « vous nous avez établis dans l’espérance ». Oui, vraiment, le Bon Dieu nous a donné une âme qui a besoin des biens éternels. Alors nous devons conserver, dans notre pèlerinage ici-bas, les yeux tournés vers le ciel. Vous serez donc un signe d’espérance.



La soutane, signe de charité.

Enfin, vous serez aussi un signe de charité. Vous le montrerez même dans la persécution, dans les difficultés, dans les quolibets qui pourraient vous être adressés. Vous les supporterez avec confiance, avec courage. « Seigneur pardonnez-leur car ils ne savent ce qu’ils font » (Lc 23, 34) : voilà ce que vous direz. Loin de vous rebeller, de répondre insulte pour insulte, vous supporterez courageusement les difficultés, comme Notre-Seigneur a supporté les crachats, les quolibets, toutes les souffrances qu’on lui a fait subir, en demandant à Dieu de pardonner à ses bourreaux.

Vous aussi vous aurez un cœur miséricordieux, penché sur toutes les misères. Et si celui qui vous a adressé des paroles injurieuses vous demande tout à coup de le confesser, vous le confesserez et vous lui ferez miséricorde. S’il vous demande un service, vous lui rendrez ce service. Vous ne rendrez pas le mal pour le mal, mais le bien pour le mal. C’est ce que dit Saint Paul : « Soyez vainqueur du mal par le bien » (Rm, 12, 21). Vous serez de ces âmes charitables, humbles, bonnes, douces, toujours prêtes à rendre service, à faire du bien à leur prochain, prêtes surtout à leur donner Dieu, le vrai bien, le bien éternel .

db_82-510.jpgMonseigneur Luçon et Monseigneur Neveu coadjuteur. Soutane rouge pour le cardinal Luçon,
 violette pour Monseigneur Neveu, avec rochet de dentelles, pèlerine et barrette. (Reims. Marne. France. 1917).


La soutane, signe de la sainteté de l’Église.

L’habit clérical manifeste à la face du monde la sainteté de l’Église, c’est-à-dire le détachement des choses de ce monde et votre consécration à Notre Seigneur Jésus-Christ. Quel exemple vous allez donner de la présence de Notre Seigneur Jésus-Christ dans ce monde, de la présence de son sacerdoce ; comme le monde a besoin de voir cela ! Qu’il est triste de penser que cette cérémonie que nous faisons n’existe plus aujourd’hui ! Est-ce qu’on n’aurait plus besoin de manifester Notre Seigneur Jésus-Christ au monde ? Est-ce que ce n’est pas le principal rôle de l’Église ?

Un monde sans Jésus-Christ est un monde sans Dieu, un monde perdu, un monde qui se destine à aller aux enfers. Seul Jésus-Christ est notre salut, notre joie, notre raison d’être. Alors vous allez manifester que vous croyez en Notre Seigneur Jésus-Christ, que vous croyez en son sacerdoce, et en cela vous rendrez un service inappréciable aux âmes et à la sainte Église .



La soutane et l’uniforme militaire.

De même que le militaire endossant son uniforme sent très bien que si on vient l’appeler pour défendre les familles de son pays, les cités et sa patrie, il a une certaine responsabilité et doit être prêt pour partir au combat et donner son sang s’il le faut pour défendre les siens, de même le clerc qui revêt la soutane se sent prêt à servir Notre Seigneur Jésus-Christ, pour l’extension de son règne dans le monde et dans les âmes.

Il ne serait pas permis que nous, qui avons la grâce de croire en Notre Seigneur Jésus-Christ, nous ne soyons pas missionnaires. Vous le serez, mes chers amis ; vous le serez déjà par votre attitude, par votre habit, plus tard par la parole et par les sacrements que vous administrerez, et particulièrement le saint Sacrifice de la Messe ; vous serez missionnaires.

N’abandonnez pas ce qui fait de vous un prêtre ! Certes vous ne l’êtes pas encore ; vous faites un premier pas qui manifeste votre désir de le devenir. Mais je souhaite de tout mon cœur que vous y parveniez. Et déjà le monde vous jugera comme tels. Portant la soutane, désormais le monde vous jugera comme si vous étiez prêtres. Alors tâchez de vous conduire comme si vous l’étiez déjà, par votre exemple, par votre tenue, par votre attitude, par votre charité, par votre bonté, par votre sagesse ; soyez déjà de ceux qui apportent des solutions autour de vous. Ainsi l’honneur de Dieu sera sauf, la gloire de Dieu sera répandue dans le monde et les âmes se convertiront à Notre Seigneur Jésus-Christ.

Je souhaite vivement qu’un jour ceux d’entre vous qui deviendront prêtres avec la grâce de Dieu, seront pour vous, bien chers fidèles, des soutiens, des exemples, des guides, de vrais pasteurs, afin que vous soyez aidés sur le chemin qui doit vous mener à la vie éternelle, par la grâce de Dieu et avec le secours de la très sainte Vierge Marie."
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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 22:07

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Une collègue de ma fiancé est dans le coma ce soir (11 decembre 2009)  entre la vie et la mort.

Elle a été renversé devant son lieu de travail par un chauffard qui c'est lâchement enfui en éteignant les phares de sa voiture pour qu'on ne puisse pas lire sa plaque d'immatriculation..

Union de prières.
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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 11:15
Sermon pour la solennité de l’Immaculée Conception 



Père Joseph-Marie: Sermon pour la solennité de l’Immaculée Conception (7 déc. 2008). 
D'autres sermons au prieuré de Bethléem: http://prieure2bethleem.free.fr/?page_id=97



La fête de l'Immaculée Conception


Le 8 décembre marque la fête de l'Immaculée Conception. La célébration de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie - située dans les premiers jours de la nouvelle année liturgique et du temps de l'Avent - nous rappelle la destinée unique de cette femme juive, choisie par Dieu. Pour la foi chrétienne, Marie est indissociable de l'enfant qu'elle a porté, Jésus, en qui s'est totalement manifesté le Dieu vivant. Elle est appelée, depuis le concile d'Éphèse (431), « Mère de Dieu ». Selon la tradition catholique, depuis le dogme promulgué par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854, elle est déclarée préservée du péché originel dès sa naissance.


Pourquoi un dogme ?

Un dogme est une vérité de foi solennellement proclamée par le Pape pour être accueillie par l'Église. Ainsi, le 8 décembre 1854, dans la Bulle Ineffabilis Deus, le pape Pie IX déclarait : "Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout puissant, en vue des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu'ainsi elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles".

En d'autres termes, pour accueillir le Fils de Dieu, Marie ne pouvait avoir en son coeur aucune trace d'hésitation ou de refus. Dieu avait besoin que le don de son amour rencontre une foi parfaitement pure, une âme sans péché. Seule la grâce (le don gratuit de Dieu) pouvait ainsi la préparer, et elle en est comblée (Évangile selon saint Luc, chapitre 1). Comme un fruit anticipé du pardon offert par Jésus sur la croix, Marie (qui a été conçue normalement, par l'union de son père et de sa mère) est immaculée, pure de tout péché, et préservée de cette séparation d'avec Dieu qui marque l'homme dès le début de son existence, le péché originel.

"Pour la plupart des gens, "l'immaculée conception" voudrait dire que Marie est devenue mère, a conçu Jésus, par l'action de l'Esprit Saint, sans relation conjugale. Comme si la relation conjugale était, par elle-même, un péché. Ce n'est pas du tout ce que dit la foi chrétienne. Si le mariage était un péché, il ne pourrait être un sacrement [...] rappelle Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes. « Que voulait dire Pie IX ? Que fête l'Église catholique le 8 décembre ? Ceci : Marie, dès l'origine, a été totalement étrangère au péché. C'est pourquoi, dans toutes les apparitions, elle se montre toujours merveilleusement belle, rayonnante de lumière et de bonté".


Lourdes et l'Immaculée

Les apparitions de Lourdes ont eu lieu quatre ans après la proclamation solennelle du dogme de l'Immaculée Conception par le pape Pie IX. Le 25 mars 1858, dans la grotte humide et sombre de Massabielle, Marie converse familièrement avec Bernadette qui l'interroge ; elle lui dit son nom : "Je suis l'Immaculée Conception".

Vérité de foi contenue dans la Révélation.

Privilège par lequel la Vierge Marie a été exempte du péché originel.




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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 00:31

Sommaire









Introduction


"Contre l'imagerie traditionnelle colportée par les protestants anglais et les philosophes français qui fait de l'Inquisition espagnole l'horreur absolue, on rappelle que ses victimes se comptent au nombre de quelques milliers en l'espace de trois siècles..." [1]

L'iconographie utilisée dans tous les manuels scolaires d'histoire amplifie en effet la légende noire de l'Inquisition, lancée par les encyclopédistes au XVIIIe s.

En 2001, une revue présente le "Livre noir de l'Inquisition", accompagné de ce sous-titre: "Chasse aux sorcières et aux cathares. Portrait d'un fanatique: Torquemada. La torture et l'aveu". Sur les dix-sept illustrations du dossier, sept représentent un bûcher ou une scène de torture. Par un étrange raccourci, l'ensemble se clôt sur une allusion à l'action de l'armée française pendant la guerre d'Algérie (L'Histoire, novembre 2001).

Parce qu'elle est totalement antinomique, du moins en matière religieuse, avec l'esprit contemporain, non seulement l'Inquisition est aujourd'hui inintelligible, mais elle prête de plus en plus le flanc à tous les amalgames (Jean Sévillia, Historiquement correct, Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Saint-Amand-Montrond 2003, p. 61).

En 1903, lorsque le parti républicain prépare la loi qui aboutira, en 1905, à la séparation de l'Église et de l'État, rappeler les excès de l'Inquisition médiévale, était pour le camp laïque une arme commode contre le 'fanatisme religieux'... Or, cette conduite n'est pas juste car elle ne tient pas compte de l'état de la société à cette époque et élimine toute contextualisation.

Au sens où l’entend le xxe siècle, l’Inquisition est intolérante. Mais au Moyen Âge, ce qui n’est pas toléré, c’est l’hérésie ou l’apostasie de la foi catholique : les fidèles des autres religions ne sont pas justiciables de l’Inquisition.


Suite ICI

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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 10:41
Sa Sainteté le pape Pie X a consacré deux actes à la condamnation des lois iniques de séparation et de mainmise sur les biens d'Eglise : l'encyclique Vehementer Nos et l'allocution au consistoire Gravissimum.

St-Pie-X.jpg

Vehementer Nos Lettre encyclique du 11 février 1906 du Pape Saint Pie X


Vehementer Nos
                         Lettre encyclique du 11 février 1906
                                           Pie X, Pape
                  Aux archevêques, évêques, au clergé et au peuple français,
                                       à Nos bien-aimés fils :
          François-Marie Richard, cardinal prêtre de la Sainte Église romaine,
                                       archevêque de Paris ;
            Victor-Lucien Lecot, cardinal prêtre de la Sainte Église romaine,
                                     archevêque de Bordeaux ;
           Pierre-Hector Coullié, cardinal prêtre de la Sainte Église romaine,
                                       archevêque de Lyon ;
        Joseph-Guillaume Labouré, cardinal prêtre de la Sainte Église romaine,
                                      archevêque de Rennes,
                et à tous Nos vénérables frères, les archevêques et évêques
                            et à tout le clergé et le peuple français,
           
Vénérables Frères, bien-aimés fils, Salut et Bénédiction apostolique !
   
Notre âme est pleine d’une douloureuse sollicitude et Notre cœur se remplit d’angoisse quand
Notre pensée s’arrête sur vous. Et comment en pourrait-il être autrement, en vérité, au lendemain
de la promulgation de la loi qui, en brisant violemment les liens séculaires par lesquels votre
nation était unie au Siège apostolique, crée à l’Église catholique, en France, une situation indigne
d’elle et lamentable à jamais.
    Événement des plus graves sans doute que celui-là ; événement que tous les bons esprits
doivent déplorer, car il est aussi funeste à la société civile qu’à la religion ; mais événement qui n’a
pu surprendre personne pourvu que l’on ait prêté quelque attention à la politique religieuse suivie
en France dans ces dernières années.
    Pour vous, vénérables frères, elle n’aura été bien certainement ni une nouveauté, ni une
surprise, témoins que vous avez été des coups si nombreux et si redoutables tour à tour portés par
l’autorité publique à la religion.
                                                                                
 Les attentats passés
  
 Vous avez vu violer la sainteté et l’inviolabilité du mariage chrétien par des dispositions
législatives en contradiction formelle avec elles, laïciser les écoles et les hôpitaux, arracher les
clercs à leurs études et à la discipline ecclésiastique pour les astreindre au service militaire,
disperser et dépouiller les congrégations religieuses et réduire la plupart du temps leurs membres
au dernier dénuement. D’autres mesures légales ont suivi, que vous connaissez tous. On a abrogé
la loi qui ordonnait des prières publiques au début de chaque session parlementaire et à la rentrée
des tribunaux, supprimé les signes traditionnels à bord des navires le Vendredi Saint, effacé du
serment judiciaire ce qui en faisait le caractère religieux, banni des tribunaux, des écoles, de
l’armée, de la marine, de tous les établissements publics enfin, tout acte ou tout emblème qui
pouvait, d’une façon quelconque, rappeler la religion.
    Ces mesures et d’autres encore qui peu à peu séparaient de fait l’Église de l’État n’étaient rien
autre chose que des jalons placés dans le but d’arriver à la séparation complète et officielle. Leurs
promoteurs eux-mêmes n’ont pas hésité à le reconnaître hautement, et maintes fois.
    Pour écarter une calamité si grande, le Siège apostolique, au contraire, n’a absolument rien
épargné. Pendant que, d’un côté, il ne se lassait pas d’avertir ceux qui étaient à la tête des affaires
françaises et qu’il les conjurait à plusieurs reprises de bien peser l’immensité des maux
qu’amènerait infailliblement leur politique séparatiste, de l’autre, il multipliait vis-à-vis de la
France les témoignages éclatants de sa condescendante affection.
    Il avait le droit d’espérer ainsi, grâce aux liens de la reconnaissance, de pouvoir retenir ces
politiques sur la pente et de les amener enfin à renoncer à leurs projets ; mais, attentions, bons
offices, efforts tant de la part de Notre Prédécesseur que de la Nôtre, tout est resté sans effet, et la
violence des ennemis de la religion a fini par emporter de vive force ce à quoi pendant longtemps
ils avaient prétendu à l’encontre de vos droits de nation catholique et de tout ce que pouvaient
souhaiter les esprits qui pensent sagement.
    C’est pourquoi, dans une heure aussi grave pour l’Église, conscient de Notre charge
apostolique, Nous avons considéré comme un devoir d’élever Notre voix et de vous ouvrir Notre
âme, à vous, vénérables Frères, à votre clergé et à votre peuple, à vous tous que Nous avons
toujours entourés d’une tendresse particulière, mais qu’en ce moment, comme c’est bien juste,
Nous aimons plus tendrement que jamais.
                                                         
  Fausseté du principe de la Séparation
   
Qu’il faille séparer l’État de l’Église, c’est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse
erreur. Basée, en effet, sur ce principe que l’État ne doit reconnaître aucun culte religieux, elle est
tout d’abord très gravement injurieuse pour Dieu, car le Créateur de l’homme est aussi le
fondateur des sociétés humaines et il les conserve dans l’existence comme il nous soutient.
    Nous lui devons donc, non seulement un culte privé, mais un culte public et social, pour
l’honorer.
    En outre, cette thèse est la négation très claire de l’ordre surnaturel ; elle limite, en effet,
l’action de l’État à la seule poursuite de la prospérité publique durant cette vie, qui n’est que la
raison prochaine des sociétés politiques, et elle ne s’occupe en aucune façon, comme lui étant
étrangère, de leur raison dernière qui est la béatitude éternelle proposée à l’homme quand cette vie
si courte aura pris fin.
    Et pourtant, l’ordre présent des choses qui se déroulent dans le temps se trouvant subordonné à
la conquête de ce bien suprême et absolu, non seulement le pouvoir civil ne doit pas faire obstacle
à cette conquête, mais il doit encore nous y aider.
    Cette thèse bouleverse également l’ordre très sagement établi par Dieu dans le monde, ordre
qui exige une harmonieuse concorde entre les deux sociétés.
    Ces deux sociétés, la société religieuse et la société civile, ont en effet les mêmes sujets, quoique
chacune d’elles exerce dans sa sphère propre son autorité sur eux.

   Il en résulte forcément qu’il y aura bien des matières dont elles devront connaître l’une et
l’autre, comme étant de leur ressort à toutes deux.
    Or, qu’entre l’État et l’Église l’accord vienne à disparaître, et de ces matières communes
pulluleront facilement les germes de différends qui deviendront très aigus des deux côtés.
    La notion du vrai en sera troublée et les âmes en seront remplies d’une grande anxiété.
    Enfin, cette thèse inflige de graves dommages à la société civile elle-même, car elle ne peut pas
prospérer ni durer longtemps lorsqu’on n’y fait point sa place à la religion, règle suprême et
souveraine maîtresse quand il s’agit des droits de l’homme et de ses devoirs. Aussi, les pontifes
romains n’ont-ils pas cessé, suivant les circonstances et selon les temps, de réfuter et de
condamner la doctrine de la séparation de l’Église et de l’État.
    Notre illustre prédécesseur Léon XIII, notamment, a plusieurs fois et magnifiquement exposé
ce que devraient être, suivant la doctrine catholique, les rapports entre les deux sociétés. « Entre
elles, a-t-il dit, il faut nécessairement qu’une sage union intervienne, union qu’on peut non sans
justesse comparer à celle qui réunit dans l’homme l’âme et le corps. Quædam intercedat necesse est
ordinata colligatio (inter illas) quæ quidem conjunctioni non immerito comparatur per quam anima et
corpus in homine copulantur. » Il ajoute encore : « Les sociétés humaines ne peuvent, sans devenir
criminelles, se conduire comme si Dieu n’existait pas, ni refuser de se préoccuper de la religion
comme si elle leur était chose étrangère ou qui ne pût leur servir de rien. Quant à l’Église, qui a
Dieu lui-même pour auteur, l’exclure de la vie active de la nation, des lois, de l’éducation de la
jeunesse, de la société domestique, c’est commettre une grande et pernicieuse erreur ! Civitates
non possunt, citra scelus, gerere se, tanquam si Deus omnino non esset, aut curam religionis velut alienam
nihilque profuturam abjicere. Ecclesiam vero, quam Deus ipse constituit, ab actione vitæ excludere, a
legibus, ab institutione adolescentium, a societate domestica, magnus et perniciosus est error » (Lettre
encyclique Immortale Dei, 1er novembre 1885).

 La Séparation est particulièrement funeste et injuste en France
  
 Que si en se séparant de l’Église, un État chrétien, quel qu’il soit, commet un acte
éminemment funeste et blâmable, combien n’est-il pas à déplorer que la France se soit engagée
dans cette voie, alors que, moins encore que toutes les autres nations, elle n’eût dû y entrer, la
France, disons-Nous, qui, dans le cours des siècles, a été, de la part de ce Siège apostolique, l’objet
d’une si grande et si singulière prédilection, la France, dont la fortune et la gloire ont toujours été
intimement unies à la pratique des mœurs chrétiennes et au respect de la religion.
    Le même pontife Léon XIII avait donc bien raison de dire : « La France ne saurait oublier que
sa providentielle destinée l’a unie au Saint-Siège par des liens trop étroits et trop anciens pour
qu’elle veuille jamais les briser. De cette union, en effet, sont sorties ses vraies grandeurs et sa
gloire la plus pure. Troubler cette union traditionnelle, serait enlever à la nation elle-même une
partie de sa force morale et de sa haute influence dans le monde » (Allocution aux pèlerins
français, 13 avril 1888).
    Les liens qui consacraient cette union devaient être d’autant plus inviolables qu’ainsi l’exigeait
la foi jurée des traités. Le Concordat passé entre le Souverain Pontife et le gouvernement français,
comme du reste tous les traités du même genre, que les États concluent entre eux, était un contrat
bilatéral, qui obligeait des deux côtés : le Pontife romain d’une part, le chef de la nation française
de l’autre, s’engagèrent donc solennellement, tant pour eux que pour leurs successeurs, à
maintenir inviolablement le pacte qu’ils signaient.

   
Il en résultait que le Concordat avait pour règle la règle de tous les traités internationaux, c’est-
à-dire le droit des gens, et qu’il ne pouvait, en aucune manière, être annulé par le fait de l’une
seule des deux parties ayant contracté. Le Saint-Siège a toujours observé avec une fidélité
scrupuleuse les engagements qu’il avait souscrits et, de tout temps, il a réclamé que l’État fît
preuve de la même fidélité. C’est là une vérité qu’aucun juge impartial ne peut nier. Or,
aujourd’hui, l’État abroge de sa seule autorité le pacte solennel qu’il avait signé.
    Il transgresse ainsi la foi jurée et, pour rompre avec l’Église, pour s’affranchir de son amitié, ne
reculant devant rien, il n’hésite pas plus à infliger au Siège apostolique l’outrage qui résulte de
cette violation du droit des gens qu’à ébranler l’ordre social et politique lui-même, puisque, pour
la sécurité réciproque de leurs rapports mutuels, rien n’intéresse autant les nations qu’une fidélité
irrévocable dans le respect sacré des traités.
 
Aggravation de l’injure

   
La grandeur de l’injure infligée au Siège apostolique par l’abrogation unilatérale du Concordat
s’augmente encore et d’une façon singulière quand on se prend à considérer la forme dans laquelle
l’État a effectué cette abrogation. C’est un principe admis sans discussion dans le droit des gens et
universellement observé par toutes les nations que la rupture d’un traité doit être préventivement
et régulièrement notifiée d’une manière claire et explicite à l’autre partie contractante par celle qui
a l’intention de dénoncer le traité. Or, non seulement aucune dénonciation de ce genre n’a été
faite au Saint-Siège, mais aucune indication quelconque ne lui a même été donnée à ce sujet ; en
sorte que le gouvernement français n’a pas hésité à manquer vis-à-vis du Siège apostolique aux
égards ordinaires et à la courtoisie dont on ne se dispense même pas vis-à-vis des États les plus
petits, et ses mandataires, qui étaient pourtant les représentants d’une nation catholique, n’ont pas
craint de traiter avec mépris la dignité et le pouvoir du Pontife, chef suprême de l’Église, alors
qu’ils auraient dû avoir pour cette puissance un respect supérieur à celui qu’inspirent toutes les
autres puissances politiques et d’autant plus grand que, d’une part, cette puissance a trait au bien
éternel des âmes et que, d’autre part, elle s’étend partout sans limites.
 
Injustice et périls des dispositions de la loi examinée en détail


Associations cultuelles
  
 Si Nous examinons maintenant en elle-même la loi qui vient d’être promulguée, Nous y
trouvons une raison nouvelle de Nous plaindre encore plus énergiquement. Puisque l’État,
rompant les liens du Concordat, se séparait de l’Église, il eût dû comme conséquence naturelle lui
laisser son indépendance et lui permettre de jouir en paix du droit commun dans la liberté qu’il
prétendait lui concéder. Or, rien n’a été moins fait en vérité. Nous relevons, en effet, dans la loi,
plusieurs mesures d’exception, qui, odieusement restrictives, mettent l’Église sous la domination
du pouvoir civil. Quant à Nous, ce Nous a été une douleur bien amère que de voir l’État faire
ainsi invasion dans des matières qui sont du ressort exclusif de la puissance ecclésiastique, et Nous
en gémissons d’autant plus qu’oublieux de l’équité et de la justice, il a créé par là à l’Église de
France une situation dure, accablante et oppressive de ses droits les plus sacrés.
    Les dispositions de la nouvelle loi sont, en effet, contraires à la Constitution suivant laquelle
l’Église a été fondée par Jésus-Christ. L’Écriture nous enseigne, et la tradition des Pères nous le
confirme, que l’Église est le corps mystique du Christ, corps régi par des pasteurs et des docteurs
(Ephes. iv, 11 et sqq.), société d’hommes, dès lors, au sein de laquelle des chefs se trouvent qui ont
de pleins et parfaits pouvoirs pour gouverner, pour enseigner et pour juger (Matth. xxviii, 18-20 ;
xvi, 18-19 ; xviii, 17 ; Tit. ii, 15 ; II Cor. x, 6 ; xiii, 10 et alibi).

  
 Il en résulte que cette Église est par essence une société inégale, c’est-à-dire une société
comprenant deux catégories de personnes : les pasteurs et le troupeau, ceux qui occupent un rang
dans les différents degrés de la hiérarchie et la multitude des fidèles ; et ces catégories sont
tellement distinctes entre elles, que dans le corps pastoral seul résident le droit et l’autorité
nécessaires pour promouvoir et diriger tous les membres vers la fin de la société.
    Quant à la multitude, elle n’a pas d’autre devoir que celui de se laisser conduire et, troupeau
docile, de suivre ses pasteurs.
    Saint Cyprien, martyr, exprime cette vérité d’une façon admirable, quand il écrit : « Notre
Seigneur dont nous devons révérer et observer les préceptes réglant la dignité épiscopale et le
mode d’être de son Église, dit dans l’Évangile, en s’adressant à Pierre : Ego dico tibi quia tu es
Petrus, etc. »
    Aussi, « à travers les vicissitudes des âges et des événements, l’économie de l’épiscopat et la
constitution de l’Église se déroulent de telle sorte que l’Église repose sur les évêques et que toute
sa vie active est gouvernée par eux. Dominus noster cujus præcepta metuere et servare debemus,
Episcopi honorem et Ecclesiæ suæ rationem disponens in Evangelio loquitur et dixit Petro : ego dico tibi
quia tu es Petrus, etc. Inde per temporum et successionum vices Episcoporum ordinatio et Ecclesiae ratio
decurrit ut Ecclesia super Episcopos constituatur et omnis actus Ecclesiæ per eosdem præpositos
gubernetur » (Saint Cyprien, epist. xxxiii [al. xxvii] ad lapsos, n. 1).
    Saint Cyprien affirme que tout cela est fondé sur une loi divine : « Divina lege fundatum. »
    Contrairement à ces principes, la loi de séparation attribue l’administration et la tutelle du
culte public, non pas au corps hiérarchique divinement institué par le Sauveur, mais à une
association de personnes laïques.
    À cette association elle impose une forme, une personnalité juridique ; et, pour tout ce qui
touche au culte religieux, elle la considère comme ayant seule des droits civils et des
responsabilités à ses yeux. Aussi est-ce à cette association que reviendra l’usage des temples et des
édifices sacrés. C’est elle qui possédera tous les biens ecclésiastiques, meubles et immeubles ; c’est
elle qui disposera, quoique d’une manière temporaire seulement, des évêchés, des presbytères et
des séminaires ! C’est elle, enfin, qui administrera les biens, réglera les quêtes et recevra les
aumônes et les legs destinés au culte religieux. Quant au corps hiérarchique des pasteurs, on fait
sur lui un silence absolu ! Et si la loi prescrit que les associations cultuelles doivent être constituées
conformément aux règles d’organisation générale du culte, dont elles se proposent d’assurer
l’exercice, d’autre part, on a bien soin de déclarer que, dans tous les différends qui pourront naître
relativement à leurs biens, seul le Conseil d’État sera compétent. Ces associations cultuelles elles-
mêmes seront donc, vis-à-vis de l’autorité civile dans une dépendance telle, que l’autorité
ecclésiastique, et c’est manifeste, n’aura plus sur elles aucun pouvoir. Combien toutes ces
dispositions seront blessantes pour l’Église et contraires à ses droits et à sa constitution divine ! Il
n’est personne qui ne l’aperçoive au premier coup d’œil, sans compter que la loi n’est pas conçue,
sur ce point, en des termes nets et précis, qu’elle s’exprime d’une façon très vague et se prêtant
largement à l’arbitraire et qu’on peut, dès lors, redouter de voir surgir de son interprétation même
de plus grands maux !

L’Église ne sera pas libre
   
En outre, rien n’est plus contraire à la liberté de l’Église que cette loi. En effet, quand, par suite
de l’existence des associations cultuelles, la loi de séparation empêche les pasteurs d’exercer la
plénitude de leur autorité et de leur charge sur le peuple des fidèles ; quand elle attribue la
juridiction suprême sur ces associations cultuelles au Conseil d’État et qu’elle les soumet à toute
Vehementer Nos & Gravissimum, page 5
une série de prescriptions en dehors du droit commun qui rendent leur formation difficile, et plus
difficile encore leur maintien ; quand, après avoir proclamé la liberté du culte, elle en restreint
l’exercice par de multiples exceptions ; quand elle dépouille l’Église de la police intérieure des
temples pour en investir l’État ; quand elle entrave la prédication de la foi et de la morale
catholiques et édicte contre les clercs un régime pénal sévère et d’exception ; quand elle sanctionne
ces dispositions et plusieurs autres dispositions semblables où l’arbitraire peut aisément s’exercer :
que fait-elle donc sinon placer l’Église dans une sujétion humiliante et, sous le prétexte de
protéger l’ordre public, ravir à des citoyens paisibles, qui forment encore l’immense majorité en
France, le droit sacré de pratiquer leur propre religion ? Aussi, n’est-ce pas seulement en
restreignant l’exercice de son culte auquel la loi de séparation réduit faussement toute l’essence de
la religion, que l’État blesse l’Église, c’est encore en faisant obstacle à son influence toujours si
bienfaisante sur le peuple et en paralysant de mille manières différentes son action.
    C’est ainsi, entre autres choses, qu’il ne lui a pas suffi d’arracher à cette Église les ordres
religieux, ses précieux auxiliaires dans le sacré ministère, dans l’enseignement, dans l’éducation,
dans les œuvres de charité chrétienne ; mais qu’il la prive encore des ressources qui constituent les
moyens humains nécessaires à son existence et à l’accomplissement de sa mission.

Droit de propriété violé
   
Outre les préjudices et les injures que Nous avons relevés jusqu’ici, la loi de séparation viole
encore le droit de propriété de l’Église et elle le foule aux pieds ! Contrairement à toute justice,
elle dépouille cette Église d’une grande partie d’un patrimoine, qui lui appartient pourtant à des
titres aussi multiples que sacrés. Elle supprime et annule toutes les fondations pieuses très
légalement consacrées au culte divin ou à la prière pour les trépassés. Quant aux ressources que la
libéralité catholique avait constituées pour le maintien des écoles chrétiennes, ou pour le
fonctionnement des différentes œuvres de bienfaisance cultuelles, elle les transfère à des
établissements laïques où l’on chercherait vainement le moindre vestige de religion ! En quoi elle
ne viole pas seulement les droits de l’Église, mais encore la volonté formelle et explicite des
donateurs et des testateurs !
    Il Nous est extrêmement douloureux aussi qu’au mépris de tous les droits, la loi déclare
propriété de l’État, des départements ou des communes, tous les édifices ecclésiastiques antérieurs
au Concordat. Et si la loi en concède l’usage indéfini et gratuit aux associations cultuelles, elle
entoure cette concession de tant et de telles réserves qu’en réalité elle laisse aux pouvoirs publics la
liberté d’en disposer.
    Nous avons de plus les craintes les plus véhémentes en ce qui concerne la sainteté de ces
temples, asiles augustes de la Majesté divine et lieux mille fois chers, à cause de leurs souvenirs, à
la piété du peuple français ! Car ils sont certainement en danger, s’ils tombent entre des mains
laïques, d’être profanés ! Quand la loi supprimant le budget des cultes exonère ensuite l’État de
l’obligation de pourvoir aux dépenses cultuelles, en même temps elle viole un engagement
contracté dans une convention diplomatique et elle blesse très gravement la justice. Sur ce point,
en effet, aucun doute n’est possible et les documents historiques eux-mêmes en témoignent de la
façon la plus claire. Si le gouvernement français assuma, dans le Concordat, la charge d’assurer
aux membres du clergé un traitement qui leur permit de pourvoir, d’une façon convenable, à leur
entretien et à celui du culte religieux, il ne fit point cela à titre de concession gratuite, il s’y obligea
à titre de dédommagement partiel, au moins vis-à-vis de l’Église, dont l’État s’était approprié les
biens pendant la première Révolution.
    D’autre part aussi, quand, dans ce même Concordat et par amour de la paix, le Pontife romain
s’engagea, en son nom et au nom de ses successeurs à ne pas inquiéter les détenteurs des biens qui
avaient été ainsi ravis à l’Église, il est certain qu’il ne fit cette promesse qu’à une condition : c’est
que le gouvernement français s’engagerait à perpétuité à doter le clergé d’une façon convenable et
à pourvoir aux frais du culte divin.

Principe de discorde
   
Enfin – et comment pourrions-Nous bien Nous taire sur ce point ? – en dehors des intérêts de
l’Église qu’elle blesse, la nouvelle loi sera aussi des plus funestes à votre pays ! Pas de doute, en
effet, qu’elle ne ruine lamentablement l’union et la concorde des âmes. Et cependant, sans cette
union et sans cette concorde, aucune nation ne peut vivre ou prospérer. Voilà pourquoi, dans la
situation présente de l’Europe surtout, cette harmonie parfaite forme le vœu le plus ardent de tous
ceux qui, en France, aimant vraiment leur pays, ont encore à cœur le salut de la patrie.
    Quant à Nous, à l’exemple de Notre Prédécesseur et héritier de sa prédilection toute
particulière pour votre nation, Nous Nous sommes efforcé sans doute de maintenir la religion de
vos aïeux dans l’intégrale possession de tous ses droits parmi vous, mais, en même temps, et
toujours ayant devant les yeux cette paix fraternelle, dont le lien le plus étroit est certainement la
religion, Nous avons travaillé à vous raffermir tous dans l’union. Aussi, Nous ne pouvons pas voir,
sans la plus vive angoisse, que le gouvernement français vient d’accomplir un acte qui, en attisant,
sur le terrain religieux, des passions excitées déjà d’une façon trop funeste, semble de nature à
bouleverser de fond en comble tout votre pays.
                                                                                  
 La condamnation
   
C’est pourquoi, Nous souvenant de Notre charge apostolique et conscient de l’impérieux
devoir qui Nous incombe de défendre contre toute attaque et de maintenir dans leur intégrité
absolue les droits inviolables et sacrés de l’Église, en vertu de l’autorité suprême que Dieu Nous a
conférée, Nous, pour les motifs exposés ci-dessus, réprouvons et condamnons la loi votée en
France sur la séparation de l’Église et de l’État comme profondément injurieuse vis-à-vis de Dieu,
qu’elle renie officiellement, en posant en principe que la République ne reconnaît aucun culte.
    Nous la réprouvons et condamnons comme violant le droit naturel, le droit des gens et la
fidélité due aux traités, comme contraire à la constitution divine de l’Église, à ses droits essentiels,
à sa liberté ; comme renversant la justice et foulant aux pieds les droits de propriété que l’Église a
acquis à des titres multiples et, en outre, en vertu du Concordat. Nous la réprouvons et
condamnons comme gravement offensante pour la dignité de ce Siège apostolique, pour Notre
personne, pour l’épiscopat, pour le clergé et pour tous les catholiques français.
    En conséquence, Nous protestons solennellement de toutes Nos forces contre la proposition,
contre le vote et contre la promulgation de cette loi, déclarant qu’elle ne pourra jamais être
alléguée contre les droits imprescriptibles et immuables de l’Église pour les infirmer.
                                         
Aux Évêques et au Clergé — Instructions Pratiques
   
Nous devions faire entendre ces graves paroles et vous les adresser à vous, vénérables Frères, au
peuple de France et au monde chrétien tout entier, pour dénoncer le fait qui vient de se produire.
    Assurément, profonde est Notre tristesse, comme Nous l’avions déjà dit, quand, par avance,
Nous mesurions du regard les maux que cette loi va déchaîner sur un peuple si tendrement aimé
par Nous, et elle Nous émeut plus profondément encore à la pensée des peines, des souffrances,
des tribulations de tout genre qui vont vous incomber à vous aussi vénérables Frères, et à votre
clergé tout entier.

  Mais, pour Nous garder au milieu des sollicitudes si accablantes, contre toute affliction
excessive et contre tous les découragements, Nous avons le ressouvenir de la Providence divine
toujours si miséricordieuse et l’espérance mille fois vérifiée que jamais Jésus-Christ n’abandonnera
son Église, que jamais, il ne la privera de son indéfectible appui. Aussi, sommes-Nous bien loin
d’éprouver la moindre crainte pour cette Église. Sa force est divine comme son immuable
stabilité. L’expérience des siècles le démontre victorieusement. Personne n’ignore, en effet, les
calamités innombrables et plus terribles les unes que les autres qui ont fondu sur elle pendant
cette longue durée et là où toute institution purement humaine eût dû nécessairement s’écrouler,
l’Église a toujours puisé dans ses épreuves une force plus vigoureuse et une plus opulente
fécondité.
    Quant aux lois de persécution dirigées contre elle, l’histoire nous l’enseigne, et dans des temps
assez rapprochés la France elle-même nous le prouve, forgées par la haine, elles finissent toujours
par être abrogées avec sagesse, quand devient manifeste le préjudice qui en découle pour les États.
Plaise à Dieu que ceux qui en ce moment sont au pouvoir en France suivent bientôt sur ce point
l’exemple de ceux qui les y précédèrent. Plaise à Dieu qu’aux applaudissements de tous les gens de
bien, ils ne tardent pas à rendre à la religion, source de civilisation et de prospérité pour les
peuples, avec l’honneur qui lui est dû, la liberté ! En attendant, et aussi longtemps que durera une
persécution oppressive, revêtus des armes de lumière (Rom. xiii, 12), les enfants de l’Église doivent
agir de toutes leurs forces pour la vérité et pour la justice. C’est leur devoir toujours ! C’est leur
devoir aujourd’hui plus que jamais ! Dans ces saintes luttes, vénérables Frères, vous qui devez être
les maîtres et les guides de tous les autres, vous apporterez toute l’ardeur de ce zèle vigilant et
infatigable, dont de tout temps l’épiscopat français a fourni à sa louange des preuves si connues de
tous ; mais par-dessus tout, Nous voulons, car c’est une chose d’une importance extrême, que,
dans tous les projets que vous entreprendrez pour la défense de l’Église, vous vous efforciez de
réaliser la plus parfaite union de cœur et de volonté !
    Nous sommes fermement résolu à vous adresser, en temps opportun, des instructions pratiques
pour qu’elles vous soient une règle de conduite sûre au milieu des grandes difficultés de l’heure
présente. Et Nous sommes certain d’avance que vous vous y conformerez très fidèlement.
    Poursuivez cependant l’œuvre salutaire que vous faites, ravivez le plus possible la piété parmi
les fidèles, promouvez et vulgarisez de plus en plus l’enseignement de la doctrine chrétienne,
préservez toutes les âmes qui vous sont confiées des erreurs et des séductions qu’aujourd’hui elles
rencontrent de tant de côtés ; instruisez, prévenez, encouragez, consolez votre troupeau ;
acquittez-vous enfin vis-à-vis de lui de tous les devoirs que vous impose votre charge pastorale.
    Dans cette œuvre, vous aurez sans doute, comme collaborateur infatigable, votre clergé. Il est
riche en hommes remarquables par leur piété, leur science, leur attachement au Siège apostolique,
et Nous savons qu’il est toujours prêt à se dévouer sans compter, sous votre direction, pour le
triomphe de l’Église et pour le salut éternel du prochain.
    Bien certainement, les membres de ce clergé eux aussi comprendront que dans cette tourmente
ils doivent avoir au cœur les sentiments qui furent jadis ceux des apôtres et ils se réjouiront d’avoir
été jugés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Jésus. Gaudentes quoniam digni habiti
sunt pro nomine Jesu contumeliam pati (Act. v, 41).
    Ils revendiqueront donc vaillamment les droits et la liberté de l’Église, mais sans offenser
personne. Bien plus soucieux de garder la charité comme le doivent surtout des ministres de
Jésus-Christ, ils répondront à l’iniquité par la justice, aux outrages par la douceur, et aux mauvais
traitements par des bienfaits.

                                                      
Au peuple catholique — Appel à l’union
 
  Et maintenant, c’est à vous que Nous Nous adressons, catholiques de France ; que Notre
parole vous parvienne à tous comme un témoignage de la très tendre bienveillance avec laquelle
Nous ne cessons pas d’aimer votre pays et comme un réconfort au milieu des calamités
redoutables qu’il va vous falloir traverser.
    Vous savez le but que se sont assigné les sectes impies qui courbent vos têtes sous leur joug, car
elles l’ont elles-mêmes proclamé avec une cynique audace : « Décatholiciser la France ».
    Elles veulent arracher de vos cœurs, jusqu’à la dernière racine, la foi qui a comblé vos pères de
gloire, la foi qui a rendu votre patrie prospère et grande parmi les nations, la foi qui vous soutient
dans l’épreuve, qui maintient la tranquillité et la paix à votre foyer, et qui vous ouvre la voie vers
l’éternelle félicité.
    C’est de toute votre âme, vous le sentez bien, qu’il vous faut défendre cette foi ; mais ne vous y
méprenez pas, travail et efforts seraient inutiles si vous tentiez de repousser les assauts qu’on vous
livrera sans être fortement unis. Abdiquez donc tous les germes de désunion s’il en existait parmi
vous et faites le nécessaire pour que, dans la pensée comme dans l’action, votre union soit aussi
ferme qu’elle doit l’être parmi des hommes qui combattent pour la même cause, surtout quand
cette cause est de celles au triomphe de qui chacun doit volontiers sacrifier quelque chose de ses
propres opinions.
    Si vous voulez dans la limite de vos forces, et comme c’est votre devoir impérieux, sauver la
religion de vos ancêtres des dangers qu’elle court, il est de toute nécessité que vous déployiez dans
une large mesure vaillance et générosité. Cette générosité vous l’aurez, Nous en sommes sûr et, en
vous montrant ainsi charitables vis-à-vis de ses ministres, vous inclinerez Dieu à se montrer de
plus en plus charitable vis-à-vis de vous. Quant à la défense de la religion, si vous voulez
l’entreprendre d’une manière digne d’elle, la poursuivre sans écart et avec efficacité, deux choses
importent avant tout : vous devez d’abord vous modeler si fidèlement sur les préceptes de la loi
chrétienne que vos actes et votre vie tout entière honorent la foi dont vous faites profession ; vous
devez ensuite demeurer très étroitement unis avec ceux à qui il appartient en propre de veiller ici-
bas sur la religion, avec vos prêtres, avec vos évêques et surtout avec ce Siège apostolique, qui est
le pivot de la foi catholique et de tout ce qu’on peut faire en son nom. Ainsi armés pour la lutte,
marchez sans crainte à la défense de l’Église, mais ayez bien soin que votre confiance se fonde
tout entière sur le Dieu dont vous soutiendrez la cause et, pour qu’il vous secoure, implorez-le
sans vous lasser.
    Pour Nous, aussi longtemps que vous aurez à lutter contre le danger, Nous serons de cœur et
d’âme au milieu de vous. Labeurs, peines, souffrances, Nous partagerons tout avec vous et,
adressant en même temps au Dieu qui a fondé l’Église et qui la conserve, Nos prières les plus
humbles et les plus instantes, Nous le supplierons d’abaisser sur la France un regard de
miséricorde, de l’arracher aux flots déchaînés autour d’elle et de lui rendre bientôt, par
l’intercession de Marie Immaculée, le calme et la paix. Comme présage de ces bienfaits célestes et
pour vous témoigner Notre prédilection toute particulière, c’est de tout cœur que Nous vous
donnons Notre bénédiction apostolique, à vous, vénérables Frères, à votre clergé et au peuple
français tout entier.
   
Donné à Rome, près Saint-Pierre,
le 11 février de l’année 1906, de Notre pontificat la troisième.
Pius PP. X Vehementer Nos & Gravissimum, pag


 Allocution Gravissimum prononcée au Consistoire du 21 février 1906

  
  Vénérables Frères,
  
 Ayant à remplir un acte très grave de Notre charge apostolique, Nous vous avons aujourd’hui
convoqués.
    Nombreuses sont les amertumes et les injustices infligées chaque jour, dans cette tempête
désastreuse, à l’Église et à Nous, qui, malgré notre indignité, la gouvernons comme vicaire de Jésus-
Christ. Mais Nous souvenant néanmoins de la patience de ce même Jésus-Christ et confiant dans
ses promesses certaines, Nous Nous efforçons de supporter l’adversité avec mansuétude ; afin que,
comme lui, Nous marchions dans l’espérance de la gloire des fils de Dieu.
    Mais l’offense infligée naguère à l’Église et à Nous est si grave et si violente que Nous ne
pouvons la passer sous silence, et, le voudrions-Nous, Nous ne pourrions la taire sans manquer à
notre devoir.

Rappel du droit et des faits
 
Vous devinez, Vénérables Frères, que Nous voulons parler de cette loi absolument inique, ourdie
pour la ruine du catholicisme, qui vient d’être promulguée en France en vue de la séparation de
l’État d’avec l’Église.
    Notre récente Encyclique adressée aux évêques, au clergé et au peuple français a montré
pleinement combien cette loi est odieuse et contraire aux droits de Dieu et de l’Église. Mais pour ne
négliger en aucun point Notre charge apostolique, Nous Nous proposons de préciser et de
confirmer solennellement, en votre présence auguste, ce que Nous avons dit.
    En effet, pouvons-Nous ne pas réprouver cette loi, lorsque son titre même montre sa malice et la
condamne ? Il s’agit, Vénérables Frères, de séparer violemment l’État de l’Église. Donc, telle qu’elle
est, elle tend au mépris du Dieu éternel et Très-Haut, puisqu’elle affirme qu’aucun culte ne lui est
dit par l’État. Or, Dieu n’est pas seulement le seigneur et le maître des hommes considérés
individuellement, mais il l’est aussi des nations et des États ; il faut donc que ces nations et ceux qui
les gouvernent le reconnaissent, le respectent et le vénèrent publiquement.
    Si l’oubli de ce devoir et ce divorce sont partout injurieux pour la majesté divine, ils sont en
France une ingratitude plus grande et un malheur plus funeste.
    Car si l’on considère en toute vérité l’ancienne gloire de la France, on reconnaîtra qu’elle lui vient
en majeure partie, et de beaucoup, de la religion et de l’union constante avec le Saint-Siège, qui en
découlait. De plus, cette union de l’Église et de l’État était sanctionnée en France par un pacte
solennel.
    Or, ce qui ne se ferait pour aucun État, si petit qu’il fût, on l’a fait pour le Siège apostolique, dont
l’autorité et l’importance sont si grandes dans le monde.
    En effet, au mépris de tout devoir d’urbanité, contrairement au droit des gens et aux règles des
États, ce pacte, si solennel et si légitime, a été déchiré sans aucune déclaration préalable de la
volonté de le rompre, par le fait d’une des parties seulement, sans égard à la foi jurée.
    Et maintenant, si nous examinons la teneur même de la loi, qui ne voit que le fait de sa
proposition détruit la constitution même par laquelle Jésus-Christ a façonné l’Église qu’il a acquise
par son sang ?
 
 Ainsi, on n’y trouve aucune mention du Pontife romain ni des évêques. Au contraire, toute
l’administration et toute la surveillance du culte publie sont remises à des associations de citoyens
auxquelles seules, dans tout le domaine religieux, la République reconnaît des droits civils. Et si
quelque contestation s’élève entre elles, ce n’est pas par les évêques ni par Nous que le litige sera jugé
et tranché, mais par le Conseil d’État.
    Après l’adoption de cette loi, ce qu’il faut penser, Vénérables Frères, de la liberté de l’Église,
Nous l’avons exposé plus amplement dans la Lettre Encyclique rappelée plus haut.
    Mais ici Nous dirons en résumé que, d’un côté, les évêques ne peuvent plus régir le peuple
chrétien dans la pleine souveraineté de leur charge, de l’autre, on enlève au peuple chrétien le droit
très sacré de professer librement sa religion ; enfin, l’action de l’Église sur la société est affaiblie sur
de nombreux points ou tout fait entravée.
    Or, cette violation des droits et cette diminution de liberté s’aggravent encore de ce fait que
l’Église, par le seul pouvoir de la loi, au mépris de la justice et nonobstant la foi des traités, est
troublée dans la légitime possession de son patrimoine.
    Quant à la République, elle se délie de toute obligation de subvenir aux dépenses annuelles de la
religion, dépenses que, par une convention, elle avait prises à sa charge en compensation de la
spoliation officielle.
                                    

 Condamnation sans appel

 Après vous avoir fait, en raison de l’importance du sujet, ces communications, Nous rappelant les
devoirs de la charge apostolique par laquelle Nous sommes tenu de protéger et de défendre par tous
les moyens les droits sacrés de l’Église, Nous prononçons solennellement en votre auguste
assemblée Notre sentence sur cette loi.
    En vertu de la suprême autorité dont Nous jouissons comme tenant la place du Christ sur la
terre, Nous la condamnons et réprouvons comme injurieuse au Dieu très bon et très grand,
contraire à la divine constitution de l’Église, favorisant le schisme, hostile à Notre autorité et à celle
des pasteurs légitimes, spoliatrice des biens de l’Église, opposée an droit des gens, ennemie du Siège
apostolique et de Nous-même, très funeste aux évêques, au clergé et aux catholiques de France ;
Nous prononçons et Nous déclarons que cette loi n’aura jamais et en aucun cas aucune valeur contre
les droits perpétuels de l’Église.
                                       

 Paternelle sympathie
  
 Et maintenant, Notre cœur se tourne vers la nation française ; avec elle, Nous sommes affligé ;
avec elle, Nous pleurons. Que personne ne pense que Notre amour pour elle s’est refroidi parce que
Nous avons été si amèrement traité. Nous songeons avec douleur à ces Congrégations privées de
leurs biens et de leur patrie. Nous voyons avec une paternelle inquiétude des multitudes
d’adolescents réclamant une éducation chrétienne. Nous avons devant les yeux les évêques, Nos
Frères, et les prêtres jetés au milieu des tribulations et exposés à des maux plus graves encore. Nous
chérissons les fidèles opprimés sous cette loi ; Nous les embrassons d’un cœur paternel et plein
d’amour.
    L’audace et l’iniquité des méchants ne pourront jamais effacer les mérites acquis par la France,
durant le cours des siècles, envers l’Église. Notre espoir est que ces mérites s’accroîtront encore
quand les temps seront redevenus paisibles. C’est pourquoi Nous exhortons Nos Fils chéris à ne pas
se décourager ni se laisser abattre par les épreuves et les difficultés des temps. Qu’ils veillent, fermes
dans la foi ; qu’ils agissent virilement, se rappelant la devise de leurs ancêtres : Christus amat Francos.
Le Siège apostolique sera toujours près d’eux, ne laissant jamais la Fille aînée de l’Église réclamer
inutilement les secours de sa sollicitude et de sa charité.
Vehementer Nos & Gravissimum, page 11

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 21:10

Piégé par l’action combinée de Benoît XVI et de Mgr Williamson, Mgr Fellay trahit Mgr Lefebvre et abandonne son combat

Publication Virgo-Maria.org du 25 janvier 2009

Bernard Fellay serre la main de l’abbé apostat Ratzinger le 29 août 2005 à Castel Gandolfo


Piégé par l’action combinée de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI  et de Mgr Williamson à la Rose, Mgr Fellay trahit Mgr Lefebvre et abandonne son combat. 21 janvier 2009 : la décapitation du combat de Mgr Lefebvre par Rome et avec l’appui enthousiaste de Mgr Fellay. Mgr Fellay serre la main de l’abbé apostat Ratzinger le 29 août 2005 à Castel Gandolfo, devant l’abbé Hoyos radieux. Il a alors convenu avec Benoît XVI de « procéder par degré et en un temps raisonnable »  pour parvenir à la « complète réconciliation et à la pleine communion ». Il suppliait l’ennemi de Mgr Lefebvre de guérir son « malaise spirituel ». Le Vatican a rendu public le « décret-guillotine » du 21 janvier 2009, par lequel il suspend les effets juridiques de l’« excommunication » contre les 4 évêques, mais sans annuler l’« excommunication » de Mgr Lefebvre. Contrairement aux déclarations mensongères de Mgr Fellay, Ratzinger-Benoît XVI a « remis » la peine de l’excommunication sans l’annuler ni la lever, d’ailleurs, à l’opposé du décret de 1988, le décret du 21 janvier est vierge de toute invocation au Droit canon. Le procureur de Ratisbonne (Regensburg) a porté plainte contre Mgr Williamson. La police allemande a fait une descente au séminaire de Zaitzkofen et interrogé l’abbé Frey. Elle envisage une expédition au séminaire de La Reja. Sur Fox Nex, Mgr Williamson a continué ses provocations. Mgr Fellay déclare à la télévision suisse TSR : « Nous sommes évidemment bien, bien gêné (…) il n’engage que sa personne (…) on va conclure que toute la Fraternité est je ne sais pas trop, antisémite et tout ça, et là je m’érige avec véhémence contre une telle accusation». Et pour la suite ? « Les combats ont cessé, et maintenant il faut se mettre à la table des négociations » déclare l’abbé Celier, Le combat de Mgr Lefebvre a cessé ! Deux ‘acquis’ du concile Vatican II : l’œcuménisme et la reconnaissance de la liberté religieuse : «Nous ne sommes pas contre, affirme l’abbé Celier, membre de la commission doctrinale nommée par Mgr Fellay. Pour l’agence d’information vaticane Zenit, par le décret du 21 janvier, l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI a voulu ‘purifier la mémoire’ car il « contribue sans aucun doute à cette « purification de la mémoire » souhaitée par Jean-Paul II à l’occasion du Grand Jubilé de l’Incarnation » et son acte s’inscrit dans la dynamique de l’« œcuménisme » conciliaire : « Actualité du concile Benoît XVI avait souligné le 40e anniversaire de la conclusion du concile (8 décembre 1965) et son actualité : « Au fil des ans, les Documents conciliaires n’ont pas perdu leur actualité… ; leurs enseignements se révèlent même particulièrement pertinents au regard des nouvelles exigences de l’Église et de la société actuelle mondialisée ». De quoi rassurer ceux que le retour à la communion de la Fraternité Saint-Pie X inquiète. Car parmi les documents du concile, se trouve le décret sur l’œcuménisme « Unitatis redintegratio », en date du 21 novembre 1964, qui affirme : « Promouvoir la restauration de l’unité entre tous les chrétiens c’est l’un des buts principaux du saint Concile œcuménique Vatican II. Une seule et unique Église a été instituée par le Christ Seigneur ». Nul doute que le nouveau geste de Benoît XVI, à la veille de la conclusion de la grande semaine annuelle de prière pour l’unité des chrétiens, s’inscrive dans cette dynamique. » On ne pourrait donc décrire en des termes plus clairs le modernisme achevé de ce décret du 21 janvier et les intentions profondément révolutionnaires qui ont présidé à sa promulgation. Alors quelle imposture quand Mgr Fellay vient le louer et mentir en déclarant que « La Tradition n’est plus excommuniée » !  Au nom des principes révolutionnaires ? Au nom de ces mêmes principes qui le font comparer par Zenit à « la grandeur de la « Déclaration commune » historique, au cœur de Vatican II, le 7 décembre 1965, du pape Paul VI et du patriarche Athénagoras Ier exprimant leur décision d’enlever de la « mémoire » et du milieu de l’Église les sentences d’excommunication de l’année 1054. » ? De qui se moque Mgr Fellay ? Un « miracle » différé de Lourdes ? Mgr Fellay va peut-être obtenir de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI la guérison de son « malaise spirituel » qui le « fait d’autant plus souffrir ». Quelle sera l’ampleur de la scission de Mgr Tissier de Mallerais ? Le protecteur de clercs homosexuels, l’ex-Anglican britannique, Mgr Williamson à la Rose va tenter de discréditer l’opposition ou les réticenses éventuelles de Mgr Tissier au ralliement de la FSSPX à la Rome conciliaire apostate, et plus généralement toute opposition farouche au ralliement, en lui collant des étiquettes infâmantes par des déclarations provocantes dans la presse mondiale. Cette annonce romaine que Mgr Fellay salue par des Magnificat, intervient à l’occasion de deux dates symboliques pour la nouvelle église et la nouvelle religion « antichriste » qui se sont installées au Vatican :

  • A la veille du cinquantenaire de la convocation de Vatican II (25 janvier 1959) .
  • En pleine semaine pour l’ “unité des Chrétiens”, clin d’œil à l’œcuméniste apostat, l’abbé Paul Couturier.
Merci au site Le CatholicaPedia Blog
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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 20:36
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